Ok, ce soir, j’ai sorti ma grosse louche. La plus grosse de la cuisine en fait. Mais, sérieusement, Apple ne vient-il pas de décocher ce que nos amis anglophones appelleraient un « silver bullet » ? – balle d’argent, le truc indispensable pour éliminer un vampire.
Je suis tenté de penser que… oui. En fait, l’appareil se contenterait de pouvoir surfer sur le Web ou lire des pages HTML (genre eBook) stockées en cache que ce serait déjà un hit. Pourquoi ? Peut-être tout simplement parce que, contrairement à ses wannabe-concurrents, il ressemble à quelque chose. Et en la matière, Apple en connaît un rayon : non seulement il faut au produit des fonctions, mais il faut que le produit soit un produit, bref, qu’il ait de la gueule, une présence, qu’il parle à son acheteur en devenir et qu’il lui donne le sentiment d’être quelqu’un. Et tant pis si l’acheteur en est encore aux Rolex – sur un plan purement esthétique s’entend. Bref, l’iPad a une tronche, c’est déjà un produit, tandis que ses concurrents immédiats ne sont que des appareils.
Ça, c’est pour l’aspect empathie avec l’objet. Le reste, d’une certaine façon, n’est que fonctionnel. Mais peut-être est-ce déjà trop. Parce que, que fait-on avec un netbook, par exemple ? Surfer sur le Web, chatter, faire ses comptes, échanger des e-mails ? Confortablement, c’est à peu près tout. Les Moblin et autres Ubuntu – pour ne citer qu’eux – l’on bien compris, avec leurs interfaces taillées pour des usages multimédia… de consultation, pour l’essentiel. Las, pour eux, le créneau Windows 7 – modérément adapté à la chose, quoiqu’en pense HP – vient peut-être de se refermer. De fait, la question est clairement posée : alors que l’iPad sera proposé fin mars à partir de 500 $ (400 € ? – on peut espérer…), où les acheteurs potentiels de netbooks orienteront-ils leur budget ? Souvenez-vous : d’après de nombreux analystes et constructeurs, le marché du netbook, c’était celui du second équipement – le client a déjà un ordinateur principal à la maison, par confort, il en veut un second.