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De l’audace que diable !

L’industrie de l’informatique personnelle va mal. Elle souffre dans ses ventes, en volume comme – sinon surtout – en valeur. Depuis un peu plus d’un an, sous l’impulsion d’Asus, elle s’est même lancée dans une course aux allures de suicide. Je veux bien sûr parler des netbooks, ces ultra-portables à bas coût. Un constructeur, récemment, me le confiait : « on est en train de se tirer une balle dans le pied avec le sourire. » Dans ce contexte, il y en a un qui s’en sort plutôt pas mal : Apple.

Et si les constructeurs de PC ne manquent pas de le railler en public – comme MSI, il y a peu -, en privé, ils manifestent de temps à autre une certaine jalousie. Apple serait ainsi l’un des seuls à réussir à vendre des machines que ses détracteurs ont tôt fait de qualifier de trop chères : à plus de 800 euros. Sur ce segment de prix, Apple s’offrirait même 60 % de parts de marché outre-Atlantique. Une niche, donc, mais rentable. Et qui permet à Apple de regarder de haut ses concurrents ou, à défaut, de leur témoigner tout l’indifférence du monde.
Car, en dessous de cette barre des 800 euros, ils sont une dizaine à batailler pour nos portefeuilles de consommateurs exsangues, tirant inlassablement le marché vers le bas. Une logique qui, cependant, touche clairement à ses limites. Las, pour se différencier, les constructeurs de PC manquent de moyens.

Un netbook

Un netbook

Souvent, les efforts de conception technique ont été confiés à des sous-traitants : les incontournables Compal, Quanta, etc. comme me le faisait remarquer un constructeur asiatique il y a peu. Ces sous-traitants fournissent des machines pré-assemblées aux constructeurs ; il ne reste grosso modo plus qu’à ajouter RAM, processeur, et disque dur. On l’a vu chez Lenovo, dans son usine d’assemblage de Lianxiang, à Shanghai. Avec les fondeurs – et Intel en particulier, ces temps-ci – ces sous-traitants tiennent les rênes du marché et disposent de la capacité de faire ou défaire des constructeurs. En 2006, déjà, le cabinet iSuppli estimait à plus de 82 % la part d’ordinateurs portables dont la conception avait été déléguée à un sous-traitant, par son constructeur… Et ces derniers suivent, inlassablement. Enchaînant les renouvellements de gammes plus atones les uns que les autres.

De l’audace ai-je envie de leur crier ! Par pitié, surprenez-nous ! Seulement voilà, pour l’un de ces constructeurs de PC avec lequel j’évoquais récemment le sujet, « c’est trop risqué de partir tout seul dans une autre stratégie. » Le syndrome du mouton de Panurge ? En tout cas, c’est trop risqué « pour les actionnaires ». Ne serait-ce que parce que cela signifie investir pour renverser la vapeur sur la politique de R&D, sans garantie d’adhésion du marché… Avec, en parallèle, le risque de se laisser dépasser par d’autres concurrents qui auront tôt fait de profiter d’une place potentiellement laissée vacante sur ce marché de masse du PC portable à moins de 800 euros. Certes, l’innovation pourrait se faire par le logiciel. HP l’a bien compris avec l’interface tactile maison de ses TouchSmart ou encore la surcouche MIE de ses netbooks sous Linux. L’intérêt soudain de quelques constructeurs de netbooks pour Moblin et Android n’est d’ailleurs probablement pas innocent. Peut-être même que, cette fois-ci, le besoin qu’ont les constructeurs de se démarquer empêchera Microsoft de couper l’herbe sous le pied à Linux comme il a réussit à le faire avec les premiers netbooks et sa licence Windows XP bradée (env. 12 $).

Mais il faut aussi compter avec l’effet psychologiquement paralysant de la conjoncture… « mais c’est la crise ! » Justement, c’est peut-être maintenant ou jamais. Pour certains, du moins.

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Horreur, l'électronique se met à l'informatique !

Ce matin, sur France Info, j’entendais une personne, apparemment rattachée aux services administrifs de la mairie de Lille, indiquer, au sujet des machines à voter électroniques, qu’il n’y a rien à craindre : ” c’est de l’électronique, pas de l’informatique. ” Sous entendu, pas de risque de piratage ni de détournement. Si j’étais naïf – ce que je peux tout de même être parfois, comme tout le monde – je l’aurais volontiers crue. A moins que ne m’en dissuade un téléviseur Philips LCD 32 pouces flambant neuf. En effet, j’ai, aujourd’hui, sauté le pas vers cette technologie moderne – oui oui, seulement aujourd’hui; étonnant pour un journaliste du monde des nouvelles technologies -, jeté mon dévolu sur le 32PFL7562 de Philips, séduit que j’ai pu être par ses qualités étalées en magasin. Passons la dessus rapidement : je me suis prêté à de nombreux tests inquiétant le vendeur.

Mais arrivé chez moi avec le dit téléviseur, j’ai été pétrifié d’horreur : le manuel stipule qu’il possible de mettre à jour le firmware de l’appareil ! Horreur, l’informatique rattrape au col l’électronique grand public ! Serais-je, une fois de plus, bêta testeur à l’insu de mon plein gré ?
Force est de constater que oui. J’ai beau lire et relire de long en large le manuel du 32PFL7562 – bien ou pas bien nommé, passons sur l’absurdité des références -, rien n’y fait : j’ai correctement effectué la mise à jour de l’appareil mais il est, depuis, bloqué en mode “Magasin”; mes rélgages de l’image ne sont pas enregistrés. Promis, demain, j’appelle le SAV. Mais mes interlocuteurs disposeront-ils de manuels plus à jour ?
Allez, je l’avoue : j’ai le culot de prétendre savoir lire un mode d’emploi. Et celui de reconnaître que, en l’occurence, cela ne suffit pas à me sortir d’affaire. Si l’électronique grand public suit le chemin pris de longue date par l’informatique, où va-t-on ?

MàJ : ouf, j’ai fini par en venir à bout !

 

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