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Sous les jupes des disques durs

Dans la salle blanche de l'usine de Seagate à Derry, Irlande

Au mois de mai dernier, Seagate a invité quelques journalistes à visiter son usine de Derry, en Irlande du Nord. Une installation étonnante où le groupe produit des… têtes de lecture/écriture pour disques durs. Plus que de la haute précision. L’occasion de prendre la mesure du défi technologique mais, aussi, d’apprendre pourquoi il n’est pas possible, à l’heure actuelle, d’envisager du mirroring RAID interne aux disques durs.

Seagate revendique une part importante de la production mondiale de têtes de disques durs : environ 80 %. L’industrie en produit, en tout, 600 millions par an et 25 % des disques durs vendus chaque année seraient ainsi équipés des têtes produites dans l’usine de Derry de Seagate. Une usine qui travaillera intégralement sur des wafers de 200mm fin décembre et qui emploie 1400 personnes.

La visite de l’usine n’a rien de spectaculaire, en elle-même : le bâtiment ressemble presque à une immense salle blanche de classe 100 – ou ISO 5. C’est à dire que l’on y trouve, au plus 100 particules de plus de 0,5 micron par pied cubique. Certaines zones, dedans, sont classe 10 voire classe 1. On parle donc là de 10 voire 1 particule de 0,5 microns par pied cubique. Des chiffres à donner le vertige. Heureusement que les personnes travaillant là, derrière leurs scaphandres ne manquent pas de bonne humeur. Ni de bonne musique. Continue reading

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LaCie 2big Network 2 : les débits, oui; la maintenance… sous conditions

Enfin ! Jusqu’ici, je peinais à trouver des points positifs aux NAS signés LaCie, tant ils pouvaient être lents – avec des débits de l’ordre de 17 Mo/s sur un réseau Gigabit Ethernet… Le 2big Network 2 m’a, sur ce terrain-là, réconcilié avec la marque : je n’ai eu aucune difficulté à obtenir plus de 40 Mo/s en lecture et en écriture avec lui et mon MacBook Pro. Pour le détail des fonctionnalités, je vous renvoie à la fiche technique.

Les disques durs du LaCie 2big Network2 ne sont pas des pièces "fully serviceable" par l'utilisateur final.

Le bémol, avec le 2big Network 2, c’est la maintenance : le système d’exploitation est stocké sur les disques durs et LaCie ne fournit rien pour permettre à l’utilisateur final de réinstaller, si nécessaire, cet OS sur de nouveaux disques durs.

Concrètement, si l’un des deux disques durs de la bête tombe en panne, l’utilisateur le remplace et, au démarrage, le NAS s’occupe de répliquer son OS sur le nouveau disque. Pas de souci majeur. Mais, il est impossible de remplacer brutalement, en une seule fois, les deux disques durs du 2big Network 2. Certes, me direz-vous, la probabilité que les deux disques du NAS tombent simultanément en panne est faible. Je suis bien d’accord. Mais quid de leur remplacement simultané pour passer, par exemple, à deux disques durs de 2 To chacun ? Eh bien, à moins d’acheter les deux disques en question auprès de LaCie, c’est impossible : il faut procéder en deux temps; changement d’un premier disque puis redémarrage et reconstruction du volume RAID; et enfin changement du second disque puis redémarrage et reconstruction du volume RAID. Et enfin extension de la capacité. Un peu lourd, selon moi.

Interrogé sur ce point, le constructeur m’indique privilégier une approche «produit fini» dans le cadre de laquelle l’utilisateur final n’assure pas lui-même de maintenance matérielle. Chacun appréciera à l’aune de ses propres compétences. Mais notez que LaCie place un scellé «warranty void if removed» sur l’une des vis qui maintiennent en place les disques durs dans leurs caddies d’extraction à chaud.


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Comment les cybergendarmes récupèrent l’irrécupérable

Récupération des données sur un disque dur.

Un portable ravagé par les flammes, un téléphone mobile verrouillé… comment récupérer leurs données dans le cadre d’une enquête criminelle ? Les gendarmes de l’Institut de Recherche Criminalistique de la Gendarmerie Nationale (IRCGN) disposent d’un laboratoire tout spécialement équipé pour cela (sorte de paradis du technophile aimant jouer du fer à souder). Une installation qui n’étonnera pas ceux qui sont habitués à la récupération de données en cas de défaillance matérielle sur un composant ou un contrôleur de disque dur.

Tout un stock d'échantillons.

De fait, les gendarmes de l’IRGN disposent notamment d’une paillasse équipée d’une soufflerie laminaire sur laquelle démonter les disques durs sans crainte d’éventuelles poussières. Mais ça, c’est potentiellement pour les cas les plus lourds. Lorsque seul le contrôleur est endommagé, le plus simple est encore de le remplacer : les gendarmes disposent pour cela d’un stock de plusieurs centaines de références de disques durs qui pleur permet, le cas échéant, d’intervertir un contrôleur, le temps de connecter le disque à un PC pour en récupérer les données brutes par processus de création d’image. Le traitement des données est assuré par une autre équipe.

Fusion de la soudure par infrarouge pour extraction du module de mémoire Flash.

Il en va de même pour toutes les mémoires de type flash, et notamment pour celles des ordinateurs portables. Sauf que, là, il s’agit d’abord d’extraire le module mémoire de son support, en faisant fondre la soudure – sur un système de fusion infrarouge focalisé de type XT5 de PDR. La puce peut alors être installée sur un programmateur connecté à un PC pour extraction des données. Simple et redoutablement efficace. Sauf si les données du module sont chiffrées. Mais là, on sort de la partie matérielle pour toucher à la partie logique de la récupération des données. Et c’est le boulot de l’équipe suivante.

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