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Free : TF1 n’est plus disponible en multiposte

TF1 vient de demander à Free de faire en sorte que ses programmes ne soient plus disponibles par le biais de son service de diffusion multiposte. Ce service permet aux Freenautes dégroupés de profiter de la télévision par ADSL sur leurs ordinateurs personnels, en plus (ou à la place) de leur téléviseur. Le service multiposte peut notamment servir à enregistrer les programmes de télévision diffusés par Free directement sur son disque dur, sans la perte de qualité engendrée par le passage à l’analogique avec un enregistreur de DVD de salon, par exemple.

Selon un porte-parole de TF1 interrogé par PCInpact, il s’agit d’une mesure de protection contre la diffusion non autorisée des programmes de TF1 sur des réseaux d’échange en pair-à-pair. Reste que les programmes de la dite chaîne restent enregistrables en pleine qualité via la TNT (sans abonnement) ou le satellite et le câble (avec abonnement), que ce soit avec un PC ou un Mac directement ou par le truchement d’une boîte de réception telle que la Dreambox. En clair, je me demande un peu comment une telle mesure pourrait bien contribuer à protéger les programmes de TF1. Pour cela, il faudrait un peu plus, du CGMS-A par exemple. Et encore faudrait-il que tous les équipements de chaîne de réception reconnaissent et appliquent cette protection. C’est loin d’être le cas.
Au final, c’est juste le confort de consultation et d’enregistrement de TF1 qui va en pâtir.

C’est rigolo de voir ces opérations de verrouillage alors que des acteurs comme la Fnac ou VirginMega expérimentent justement, en parallèle, la levée des verrous. Pour un peu, ça me donnerait envie de créer une nouvelle rubrique, ici, qui regrouperait les annonces de ce genre sous l’ombrelle “Ben c’est malin, tiens !”…

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DRM: Ce que Windows Vista nous réserve

Le 10 mars dernier, les étudiants du Master 2 Droit des Nouvelles Technologies de la Société de l’Information de l’université Paris X ont organisé un colloque intitulé « Projet de loi DADVSI et contrat social ». Celui-ci a été l’occasion pour moi de m’opposer à certains propos de Marc Guez, directeur géénral gérant de la SCPP concernant les DRM et selon lesquels il était erroné de considérer que les DRM (ou MTP) tendaient, dans les médias, au confinement d’un produit culturel dans un support.

Si vous avez suivi mon enquête sur CPRM, vous avez compris l’importance du lien entre contenant et contenu dans la mise en oeuvre des DRM dans le domaine du multimédia. Pour mémoire, CPRM fait partie des technologies conformes à l’architecture CPSA de protection des contenus, au même titre que le célèbre CSS des DVD, DTCP pour la protection des contenus transmis via Firewire (IEEE1394) et USB, et HDCP qui sera utilisé pour protéger les contenus haute définition sur les interfaces DVI et HDMI.

Aujourd’hui, le PC, par son architecture ouverte, est une véritable passoire du point de vue de l’architecture CPSA. Il est par exemple possible d’intercepter des contenus audio directement au niveau du pilote de la carte son et, ainsi, de contourner les DRM. Le PC se plaçant progressivement au centre des loisirs numériques, cette insécurité est inacceptable pour toute l’industrie de la culture. Microsoft a prévu les mécanismes pour faire rentrer le PC dans le rang de l’architecture CPSA avec Windows Vista, le successeur attendu de Windows XP.
Ces mécanismes ont pour objet de mettre le PC en conformité avec les “exigences des DVD HD et Blu-Ray et de DTCP; de protéger contre le vol de contenus à partir du système ou de la mémoire vidéo; de protéger et contrôler les entrées/sorties AV du PC; de protéger le contenu sur les bus accessibles par l’utilisateur.”

Concrètement, cette mise “en conformité” du PC s’appuie sur plusieurs dispositifs. Le premier d’entre eux, PVP-OPM (Protected Video Path – Output Protection Management) fournit “une authentification du matériel et un contrôle robuste des sorties” vidéo. PVP-OVM s’appuie notamment sur des pilotes signés non modifés et validés par une licence spécifique, ainsi que sur des matériels aux sorties protégées par HDCP, Macrovision et CGMS-A. Les moniteurs devront aussi supporter HDCP pour profiter de la définition maximale d’une vidéo HD.
Le second dispositif s’appelle PVP-UAB et permet le chiffrement des données (AES 128 bits) sur les bus internes de l’ordinateur pour éviter toute tentative d’interception.
Le couple PUMA/PAP (Protected User Mode Audio/Protected Audio Path) se positionne comme un équivalent de PVP-OPM pour le son. Avec PUMA et PAP, il ne devrait plus être possible d’utiliser des logiciels qui “rippent” le son diffusé par la carte audio directement au niveau du pilote, sans qu’il soit nécessaire d’utiliser un câble stéréo pour faire une boucle entre entrée et sortie son.

Selon Présence-PC, les développeurs devront débourser 500 $ chaque année pour la licence du logiciel qui leur permettra de signer leurs pilotes.

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Ah ben non, en fait il n’y a pas de copie privée pour les DVD…

Comme d’autres, je m’étais ému du fait que le projet de loi sur les DADVSI interdise la copie privée sur les DVD. En fait, RDDV avait raison : il est impossible, non pas techniquement, mais légalement d’exercicer le droit à la copie privée sur les DVD.

C’est un communiqué [NDLA: vous pouvez aussi consulter l’article de mon confrère Guillaume Deleurence sur le sujet.] du Syndicat de l’édition vidéo qui l’explique : “La première chambre civile de la Cour de cassation a prononcé la cassation totale de l’arrêt de la Cour d’appel de Paris du 22 avril 2005 (Affaire ‘Mulholland Drive’).” Et de rappeler la chronologie des faits : “Un consommateur ayant acquis un DVD n’a pas pu en effectuer de copie. Considérant qu’il était titulaire d’un prétendu ‘droit de copie privée’ et estimant ne pas avoir été suffisamment informé à ce sujet, ce consommateur a, avec la participation active de l’association U.F.C.-Que Choisir, assigné l’éditeur vidéo et le distributeur.
D’abord intégralement déboutés en première instance, le consommateur et U.F.C.-Que Choisir ont obtenu gain de cause devant la Cour d’appel de Paris le 22 avril 2005. Les sociétés Studio Canal et Universal Pictures Video, ainsi que le Syndicat de l’édition vidéo, se sont ensuite pourvus en cassation.”

Ainsi, selon la cour de cassation, il n’existe “pas de copie privée à partir de DVD, car celle-ci porte atteinte à l’exploitation normale de l’œuvre sur le marché.”

Bon, j’ai du mal à comprendre dans quelle mesure la copie privée de DVD nuit à l’exploitation normale de l’oeuvre sur le marché. Mais ce problème d’étroitesse d’esprit mis à part, je ne peux que pressentir quelques unes des conséquences de ce jugement. Notamment, il devrait permettre de casser les jugements en faveur des internautes ayant téléchargé en toute bonne foi des vidéosgrammes rippés à partir de DVD : seules les VHS – et encore – et les films diffusés à la TV sont susceptibles de profiter de l’exception de la copie privée.

Plus loin, ces considérations me renvoient une fois de plus à cette lancinante question : qu’est-ce que j’achète vraiment lorsque j’achète un bien culturel ?. Quelle que soit la réponse à cette question, les éditeurs ont beau se féliciter d’une rematérialisation à grands pas de la culture, il n’en est pas moins pertinent de leur en rappeler les effets pervers. Voire de les inviter à suivre quelques conseils avisés.

Ironiquement, pour détestables que l’on puisse les trouver, les DRM permettront peut-être d’instaurer un droit à la copie privée (ou plutôt une autorisation) pour les DVD haute définition, comme l’explique Chris Lanier.
Enfin, je recommande d’urgence aux abonnés au satellite d’adopter une Dreambox ou un équipement équivalent qui permet d’accéder facilement à ses enregistrements TV via le réseau pour les compresser, et aux utilisateurs d’enregistreurs de DVD de renoncer aux DVD- en tout genre pour éviter CPRM.

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Encore une protection qui bride les usages légitimes

Alors que j’ai recueilli plusieurs témoignages d’utilisateurs bridés dans l’usage légitime de leurs vidéos par CPRM, PC Inpact évoque aujourd’hui une protection de type “rootkit” appliquée à deux DVD allemands qui semble à son tour “pertuber la gravure de CD et de DVD pour certains graveurs, et ce même pour des fichiers non protégés”. Encore un malheureux effet de bord…

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DRM : comment ils en parlent…

Je ne peux m’empêcher de regarder avec un petit sourire en coin les présentations idylliques de certains promoteurs de systèmes de protection des contenus. Verbatim.

Sur le site de promotion de l’AACS, on peut lire que l’AACS “va compléter les nouvelles innovations des disques optiques de prochaine génération et permettre aux consommateurs de profiter de contenus de nouvelle génération, y compris des contenus en haute définition.” Je dois avouer que l’assertion se laquelle AACS “permet” d’accéder à la haute définition, comme s’il était indispensable pour cela, me laisse perplexe.

Sur la page d’Intel consacrée à CPRM et CPPM, on apprend que ces deux technologies “permettent au consommateur d’accéder au choix, à la portabilité du contenu et à la flexibilité dans l’expérience des médias numériques.”

Macrovision n’a pas ces états d’âme et explique avec une franchise tout à son honneur “ne jamais perdre de vue le but principal de ses clients – vendre plus de contenu”.

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