Les biocarburants semblent en passe de faire l’objet d’une importante reculade des pouvoir publics, du moins font-ils l’objet de discussions de plus en plus intenses.
L’objectif de 10 % de biocarburants à l’horizon 2020 fait ainsi l’objet d’âpres débats. Selon Jean-Louis Borloo, interrogé par l’Express, “ce qui était considéré comme une solution miracle il y a 18 mois est aujourd’hui voué aux gémonies.” Les biocarburants sont notamment pointés du doigts comme responsables de la forte augmentation du prix des denrées alimentaires de base de ces derniers mois. Une étude confidentielle de la Banque Mondiale, publiée par The Guardian, se montre particulièrement critique, imputant aux biocarburants la responsabilité de 75 % de la hausse de prix des denrées alimentaires de base.
Aux Etats-Unis, l’administration Bush campe sur ses positions : les biocarburants ne seraient responsables que de 3 % de la hausse du prix des denrées alimentaires de base.
En Suisse, l’administration fédérale se veut rassurante, au moins à l’échelle du petit pays : dans un récent communiqué, elle assure que la production agricole locale pour les biocarburants ne devrait pas cannibaliser la production à finalité alimentaire.
Reste que les consommateurs semblent aimer le bioethanol (ou E85, en France) : dans l’Aisne, les stations délivrant l’E85 auraient du mal à suivre la demande. C’est sûr : à 0,85/l en moyenne, il y a de quoi craquer, compte tenu du prix du diesel et du sans plomb, même si cela doit se faire au détriment de la durée de vie de sa voiture.