Les arnaques ont la vie dure, notamment sur Internet. Beaucoup connaissent désormais l’arnaque à nigériane classique : vous vendez quelque chose; un acheteur potentiel se manifeste; propose un règlement par un service de transfert de fonds international en promettant, sympa, d’envoyer un peu plus pour vous décharger des frais de port. Mais voilà, l’argent n’arrive jamais ou, passés quelques jours, le règlement est finalement rejeté par votre banque, après qu’elle a effectué les vérifications d’usage. Entre temps, vous avez envoyé le matériel et vous voilà bien ennuyé, quasiment sans recours. Et peut-être avez-vous, en plus, renvoyez à l’acheteur le reliquat de la somme qu’il vous avait adressée. Et cet argent-là, vous n’en reverrez pas plus la couleur.
Je viens d’être confronté à la version inversée : cette fois-ci, l’arnaqueur se fait passer pour un vendeur. Sur un site de petites annonces, il propose un ordinateur portable à un prix alléchant mais pas totalement déraisonnable – à une centaine d’euros en dessous du prix du marché, on peut imaginer qu’il est simplement pressé. L’échange commence bien : l’appareil n’est pas encore vendu; serait en excellent état – photos à l’appui – et sous garantie. Aimable, le vendeur propose même d’assumer les frais de port. Ce n’est pas exceptionnel en soi. Ce qui me rend suspicieux, c’est le fait que le vendeur veuille procéder à un envoi alors que je lui propose un échange en mains propres – il se trouve soi-disant à une cinquantaine de kilomètres de chez moi. Lorsqu’enfin je lis, dans son message, qu’il veut un règlement par MoneyBookers, la suspicion montre d’un cran dans mon esprit. Continue reading