Débarqué, jeté, démissionné ou quoique que ce soit, Gianfranco Lanci ne tient plus les rennes d’Acer. L’une des raisons de ce départ tiendrait à un «consensus» au sein du conseil d’administration de l’entreprise «autour de l’idée que la tablette est la voie à suivre.» Et l’entreprise de souligner l’importance de produits comme l’iPad en tant qu’élément disruptif sur le marché des ordinateurs personnels. En fait, je suis presque surpris que cela ne survienne que maintenant. En avril 2009, alors que je l’interrogeais à New York, pour Le Point, sur la baisse du prix moyen des ordinateurs personnels, Massimo D’Angelo, directeur Europe d’Acer, indiquait que sa «structure de coût nous permet de vivre avec des marges plus faibles que nos concurrents.» Ce qui n’empêchait pas Gianfranco Lanci d’anticiper une consolidation du marché de l’informatique personnelle. Qui n’est pas encore arrivée.
Cette question des marges, j’y revenais en juin 2009, avec un autre constructeur qui me confiait alors, qu’avec les netbooks, «on est en train de se tirer une balle dans le pied avec le sourire.» Le point de rupture est peut-être justement arrivé pour Acer qui, pour faire du volume, et prendre grignoter des parts de marché, à joué – notamment – sur les prix. D’ailleurs, si pour Acer, les volumes resteront, demain, un critère important, il ne semble plus question, pour lui, de «courir après la première place.»