Fusion Drive sur un ancien MacBook Pro : ça marche !

Le groupe et le volume logique Core Storage du MacBook Pro.

J’utilise un MacBook Pro 8,1 – début 2011 avec processeur Intel Core i5 -, acheté d’occasion début 2012. Aussitôt après son achat, je l’ai doté d’un SSD OCZ Agility 3. Pas gros : le premier modèle, avec une capacité de 64 Go. Je l’ai installé à la place du disque dur d’origine (320 Go), pour bénéficier pleinement de ses performances. Le disque dur d’origine est allé quant à lui prendre la place du lecteur SuperDrive. Une configuration somme toute assez “classique” de bidouilleur. Le SSD servait au système (notamment pour le swap, important facteur de ralentissement de la machine malgré ses 8 Go de mémoire vive) et aux applications. Mon dossier utilisateur était resté sur le disque dur d’origine.

L’annonce de Fusion Drive, sur les nouveaux iMac et Mac Mini d’Apple, m’a interpelé, comme beaucoup : serait-il possible d’activer cette fonction et d’en profiter sur mon MacBook Pro 13 pouces ? Pourquoi faire, peut-on se demander. Pour profiter de l’optimisation automatique du placement des fichiers les plus sollicités. Je pense en particulier au cache de Safari, à celui d’applications comme Reeder (qui a un recours intensif au cache disque…). Des applications qui gagneront naturellement à profiter du SSD. Dans l’ensemble, ma machine pourrait être plus confortable à utiliser au quotidien.

Si l’idée selon laquelle Core Storage serait au coeur de Fusion Drive méritait d’être explorée : elle permet d’imaginer l’utilisation de Fusion Drive sur d’autres machines que les nouveaux iMac et Mac Mini. Et cette idée est juste. Comme d’autres avant moi, j’ai voulu jouer un peu avec Core Storage et ses fonctions spécifiques présentes dans diskutil. D’abord avec deux partitions sur un disque dur. Là, j’ai été confronté à un échec : bien sûr, j’ai plus convertir l’une des partitions pour Core Storage. Un processus non-destructif. Mais pas moyen d’en ajouter une seconde au groupe Core Storage ainsi créé.

La solution vient en fait des travaux de Patrick Stein. L’idée est de créer un groupe Core Storage à partir de deux partitions. Créer, pas convertir. Un processus destructif, donc. Dans mon cas, le SSD contenant la partition Recovery HD et la partition système, il s’agit d’utiliser la seconde, d’une part, et la totalité du disque d’origine, d’autre part.

Première étape : procéder à une sauvegarde complète de ma machine avec Time Machine. J’aurais bien sûr pu également utiliser Carbon Copy Cloner mais je suis allé au plus rapide – je disposais déjà d’une sauvegarde quasiment complète et à jour.
Seconde étape : démarrer sur la partition Recovery HD pour accéder au Terminal sans que ne soit montée une seule des partitions sur lesquelles je m’apprêtais à intervenir.

Ensuite, retrouver les partitions/disques à utiliser : diskutil list. Là, j’identifie la partition disk0s2 – la partition système du SSD – et disk1, le disque dur d’origine. Je me lance : diskutil cs create Fusion\ Drive disk0s2 disk1. Et j’attends. En quelques petites secondes, le groupe logique est prêt. J’ai besoin de son identifiant unique pour créer l’unité logique : la commande diskutil cs list me le fournit.
Il ne me reste plus qu’à créer le volume logique qui utilisera tout l’espace disponible (partition SSD+HD) : diskutil cs createVolume <identifiant> jhfs+ Fusion\ HD 100%

Le processus prend un peu plus temps mais s’avère relativement rapide malgré tout. Je peux alors quitter le Terminal et revenir aux outils de restauration : je dois réinstaller Mountain Lion sur le nouveau volume logique Fusion HD. Lequel apparaît effectivement dans la liste des volumes disponibles pour l’installation. Là, je laisse faire les outils de restauration.

L’installation terminée, je n’ai plus qu’à restaurer mon système à partir de la sauvegarde Time Machine. Ce qui est clairement le plus long. Mais une fois le processus achevé, mon Mac démarre et fonctionne sans souci sur son nouvel ensemble SSD+HD.

Patrick Stein a de son côté montré, à travers ces tests, que Core Storage se charge bien d’optimiser, au niveau bloc, le placement des fichiers en fonction des usages. On verra dans quelques jours quel ressenti m’offre mon MacBook Pro ainsi configuré.