Category Archives: Stockage

LaCie 2big Network 2 : les débits, oui; la maintenance… sous conditions

Enfin ! Jusqu’ici, je peinais à trouver des points positifs aux NAS signés LaCie, tant ils pouvaient être lents – avec des débits de l’ordre de 17 Mo/s sur un réseau Gigabit Ethernet… Le 2big Network 2 m’a, sur ce terrain-là, réconcilié avec la marque : je n’ai eu aucune difficulté à obtenir plus de 40 Mo/s en lecture et en écriture avec lui et mon MacBook Pro. Pour le détail des fonctionnalités, je vous renvoie à la fiche technique.

Les disques durs du LaCie 2big Network2 ne sont pas des pièces "fully serviceable" par l'utilisateur final.

Le bémol, avec le 2big Network 2, c’est la maintenance : le système d’exploitation est stocké sur les disques durs et LaCie ne fournit rien pour permettre à l’utilisateur final de réinstaller, si nécessaire, cet OS sur de nouveaux disques durs.

Concrètement, si l’un des deux disques durs de la bête tombe en panne, l’utilisateur le remplace et, au démarrage, le NAS s’occupe de répliquer son OS sur le nouveau disque. Pas de souci majeur. Mais, il est impossible de remplacer brutalement, en une seule fois, les deux disques durs du 2big Network 2. Certes, me direz-vous, la probabilité que les deux disques du NAS tombent simultanément en panne est faible. Je suis bien d’accord. Mais quid de leur remplacement simultané pour passer, par exemple, à deux disques durs de 2 To chacun ? Eh bien, à moins d’acheter les deux disques en question auprès de LaCie, c’est impossible : il faut procéder en deux temps; changement d’un premier disque puis redémarrage et reconstruction du volume RAID; et enfin changement du second disque puis redémarrage et reconstruction du volume RAID. Et enfin extension de la capacité. Un peu lourd, selon moi.

Interrogé sur ce point, le constructeur m’indique privilégier une approche «produit fini» dans le cadre de laquelle l’utilisateur final n’assure pas lui-même de maintenance matérielle. Chacun appréciera à l’aune de ses propres compétences. Mais notez que LaCie place un scellé «warranty void if removed» sur l’une des vis qui maintiennent en place les disques durs dans leurs caddies d’extraction à chaud.


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Ve-Hotech VHS-4 : bien plus qu’un NAS domestique

Les manceaux de Ve-Hotech m’ont fait l’amabilité de me prêter un exemplaire de leur NAS, le VHS-4. Et je dois dire que je sors de quelques semaines de test de cet appareil à la fois enthousiaste et… frustré.

Le module de gestion des disques de l'interface Web d'administration du VHS-4

Pour commencer, le VHS-4 est clairement un bon NAS : en AFP, avec mon MacBook Pro, le transfert de fichiers, en lecture comme en écriture, tourne globalement aux alentours 40 Mo/s avec des pointes à 60 Mo/s, sur des disques configurés en RAID 5 et un réseau Gigabit sur une borne AirPort Extreme. Nous voilà bien loin des 20 Mo/s de nombre de NAS domestiques d’entrée de gamme. Pour ne rien gâcher, le VHS-4 est compatible Time Machine et supporte la diffusion de contenus multimédia en UPnP et Daap (iTunes). Il peut aussi faire office de serveur Squeezebox. Bref, voilà un serveur multimédia complet, rapide et sûr avec ses quatre disques durs extractibles à chaud et supportant RAID 5 et RAID 10. Sans compter l’option tuner TNT. Mais je ne vais pas vous refaire la fiche technique; elle est suffisamment complète.

A vrai dire, c’est le volet virtualisation du VHS-4 qui a le plus retenu mon attention. S’appuyant sur l’hyperviseur Qemu, le logiciel système du VHS-4 (réinstallable via une clé USB fournie par le constructeur; ça mérite d’être précisé) est livré avec deux machines virtuelles : un Ubuntu serveur et un Ubuntu client. La dernière ayant plutôt vocation à être utilisée en VNC, comme un poste de travail virtuel. L’interface Web d’administration du VHS-4 permet de créer des nouvelles machines virtuelles, de les configurer (mémoire vive, espace disque, démarrage automatique, etc.). De quoi ouvrir des perspectives considérables : intégrer un serveur de messagerie ou de travail collaboratif (Zimbra ou Kerio Connect, par exemple); un serveur VPN; un IPBX Asterix pour la ToIP d’un petit groupe de travail, etc. Bref, le VHS-4 peut se transformer en extraordinaire terrain de jeu pour geek impénitent autant que précieux outil professionnel pour TPE.

C’est là que commence ma frustration. J’aurais aimé que Ve-Hotech pousse un peu plus loin dans ces deux directions en proposant, par exemple, le support de iSCSI avec Thin Provisioning ou encore un client LDAP pour simplifier la gestion des utilisateurs. Et, tant qu’à faire, de permettre, via l’interface d’administration, d’associer directement une machine virtuelle à un volume iSCSI. Bref, retrouver une offre fonctionnelle, côté stockage et multimédia, comparable à celle des logiciels Qnap ou Synology, avec, en plus, le volet TV, pour le multimédia, et le volet virtualisation pour l’entreprise.

Regretter que la VHS-4 ne soit pas un peu plus pro ne fait pas sens ? Que nenni ! J’ai eu  l’occasion d’évoquer ces questions avec un porte-parole de Ve-Hotech lors d’un entretien téléphonique : sans surprise, le VHS-4 semble également acheté et déployé pour des environnements professionnels de TPE. Une piste commerciale qui mériterait donc d’être explorée plus avant.

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DLNA : l’autre bras armé d’UPnP

L’association DLNA, ou Digital Living Network Alliance, se veut regrouper des acteurs majeurs des industries de l’informatique, du mobile et de l’électronique grand public pour promouvoir les équipements de loisirs numériques domestiques et leur interopérabilité. Contrairement à ce l’on pourrait penser au premier abord, DLNA n’est un concurrent d’UPnP. En fait, comme l’indique l’association dans ses pages FAQ, DLNA entend promouvoir UPnP AV pour les échanges entre appareils multimédias du réseau domestique. C’est finalement sans surprise que l’on retrouve, parmi ses fondateurs, des entreprises comme Intel et Microsoft, déjà membres du forum UPnP, mais également Philips qui construit déjà des produits UPnP, ou encore Sony qui s’y met – avec son NAS-CZ1 en Europe et sa gamme X au Japon ou encore son RoomLink aux USA. L’association DNLA compte aussi, parmi ses membres, IBM, Kenwood, Nokia, Panasonic, Sharp ou encore Thomson. Autant de bonnes fées sur le berceau d’UPnP.

RAID: attention aux fausses solutions “hard”

Enfer et damnation ! J’ai passé tout un week-end à essayer – en vain, cela va de soi – d’installer convenablement la distribution Fedora 3 sur mon serveur domestique. Outre les problèmes liés aux mises à jour évoqués précédemment, c’est ma carte RAID qui m’a empêché d’aboutir. Il s’agit d’une Promise FastTrack S150 SX4. Economique, elle permet à moindre coût de monter facilement une baie RAID 5 dans son PC, à partir de disques durs SATA. Tant que mon serveur fonctionnait sous Windows, j’étais plutôt content de l’objet. Depuis que j’ai des velléités de passer sous Linux, les choses ont changé. En effet, la dite carte RAID ne fournit que du RAID “assisté matériellement” : en clair, du RAID logiciel géré par le BIOS de la carte. Moins tendrement, on peut simplement parler de faux RAID. En soi, ce n’est pas bien grave du moment que les bons pilotes sont disponibles. Sous Windows, pas de problème : le pilote s’assure que le système communique bien avec le BIOS de la carte et ne voit qu’un seul disque. Sous Linux, c’est différent. Avec le noyau 2.4, le pilote fourni par Promise fonctionne – dit-on – à merveille. Avec le noyau 2.6, il faut s’en remettre au support RAID intégré. Et là, mauvaise surprise : Linux ne voit pas un disque mais les quatres branchés à la carte. Au débit, je me suis dit : “pas de problème, je ne défini pas de baie et hop, je demanderai à Linux de faire du RAID logiciel”. Malheureusement, le système d’exploitation ne l’a pas entendu de cette oreille : il s’est illassablement bloqué après fini de remplir le premier des quatre disques.
Moralité : avant de vous lancer dans du RAID, sous Linux, vérifiez votre matériel. Si vous avez les moyens de mettre deux à quatre cent euros dans une vraie carte RAID, faites le. Sinon, renoncez à toute fonction RAID simulée, optez pour des contrôleurs ne supportant pas le RAID et laissez à Linux le soin d’assurer le support du RAID de manière totalement logicielle.
Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez le site de Garzik. Je regrette juste de ne pas l’avoir découvert plus tôt…

UPnP : un standard pour réseau multimédia domestique

UPnP, ou Universal Plug’n Play, est une technologie qui permet de faire communiquer entre eux, simplement, des appareils connectés à un réseau local. Aujourd’hui, on le connaît surtout par sa manifestation la plus courante : le routeur UPnP d’un réseau local apparaît automatiquement dans le dossier Favoris réseau de Windows XP et, d’un simple double-clic, on accède à son interface Web de configuration; la connexion à Internet partagée d’un PC apparaît dans le panneau Connexions réseau de chacun des PC du réseau; etc. Pas étonnant que la liste des appareils certifiés UPnP contienne pléthore de routeurs.
Ce n’est que la partie visible de l’iceberg. UPnP va beaucoup plus loin et trouve toute son utilité dans les réseaux multimédia domestiqes mettant (très) facilement en relation serveur et dispositifs de lecture. A la clé, la mise à disposition de contenus multimédia dans toute la maison à partir d’un espace de stockage central.

Concrètement, UPnP permet de désigner un ordinateur de la maison comme serveur de fichiers multimédia – musique, vidéos, photos – et de raccorder au réseau domestique des appareils de lecture qui, dès leur mise en route, vont trouver ce serveur, l’identifier, télécharger la liste des contenus qu’il est susceptible de mettre à leur disposition et être aussitôt prêt à les lire, à travers le réseau domestique. Pour cela, presqu’aucune configuration n’est nécessaire : les lecteurs multimédia du réseau doivent seulement disposer d’une adresse IP, souvent attribuée automatiquement par un routeur ou par un PC dont la connexion à Internet est partagée sur le réseau. Les lecteurs multimédia du réseau peuvent s’y connecter via un câble Ethernet, IEEE1394 (Firewire) et USB ou encore sans fil avec WiFi. Du coup, à partir d’un serveur unique et d’un espace de stockage unique, tous les contenus multimédias de la maison sont accessibles dans celle-ci, depuis n’importe quelle pièce. Ainsi, il devient inutile d’investir dans d’onéreux équipements de diffusion dits “multiroom” pour sonoriser son domicile. Les différents lecteurs multimédia du réseau sont totalement indépendants et peuvent accéder simultanément à des contenus différents, à une seule condition : que le réseau dispose d’une bande passante suffisante.

Linksys NSLU2Pour se lancer, il n’est pas nécessaire de prévoit un budget très important. Pour le serveur, un simple PC suffit. De nombreux logiciels, gratuits ou payants font office de serveur UPnP multimédia : TwonkyVision Media Server; D5 Media Server; Hauppauge Media MVP; On2Share; Nero MediaHome; Intel AV Media Server; Philips Media Server; et Windows Media Connect. On les retrouve tous sur le forum Media-Servers. Windows Media Connect est proposé gratuitement par Microsoft pour Windows XP. Le serveur Intel est également disponible gratuitement. TwonkyVision propose une version gratuite de son serveur mais elle est limitée à la musique. La version payante est plus complète mais permet de segmenter les types de contenus : ainsi, un lecteur multimédia limité à la musique peut ne voir que les contenus audio mis à disposition par le serveur. TwonkyVision Media Server (15 €)est disponible pour Windows, Mac OS X, Linux ainsi que trois petits serveurs de stockage en réseau (NAS) comme le Linksys NSLU2. PowerCinema, de Cyberlink est à la fois serveur et lecteur multimédia : il peut partager des contenus stockés localement sur le disque dur du PC où il est installé ou accéder à ceux d’un autre serveur. Intervideo propose également un serveur UPnP.

Ce n’est pas tout, pour une fois, les constructeurs d’électronique grand public s’y mettent également. Nec, Sony et Philips proposent ainsi des serveurs UPnP. La gamme Streamium de Philips n’est autre qu’un ensemble de lecteurs multimédia UPnP. La télécommande sans fil RC9800i du néerlandais permet à la fois de visualiser des contenus multimédia et de commander serveurs et lecteurs multimédia du réseau domestique !
Côté lecteurs multimédia UPnP, la palme revient cependant aux jeunes constructeurs indépendants et aux équipementiers réseau. Linksys propose ainsi une mini-chaîne Hi-Fi UPnP. Netgeat propose deux lecteurs UPnP à connecter à une chaîne Hi-Fi ou à des enceintes amplifiées, à l’inster du SoundBridge de Roku ou encore du Wireless Audio Adapter de BidgeCo, que l’on trouve aussi chez Terratec sous le nom de Noxon. Les lecteurs audio/vidéo DSM320 de D-Link sont aussi conforment au standard UPnP. Et j’en oublie sans aucun doute.

UPnP n’est cependant pas encore parfait. Des évolutions sont nécessaires, tant du point de vue du standard que des lecteurs multimédia et des conteneurs de fichiers multimédia. Ainsi, le MP3, le GIF, et le JPEG sont supportés sans problèmes par tous les serveurs et lecteurs multimédia UPnP. Il en va de même pour l’AVI et le MPEG. La question est moins nette pour l’audio AAC ou WMA, notamment streamée sur Internet ou protégée en DRM Apple ou Microsoft. La vidéo est confronté à la même situation. Les codecs comme le DivX ne posent pas de problèmes, mais c’est la gestion de sous-titres, de chapitres ou de pistes audio multiples et de conteneurs encore exotiques comme MKV et OGM qui posent problèmes.

Le forum UPnP a été constitué en 1999. Il aura fallu 5 ans pour que le standard défini atteigne la sphère du multimédia domestique. A point nommé, cependant, puisque la révolution du multimédia domestique commence à peine, portée notamment par la compression vidéo avec des codecs comme DivX. UPnP est conçu pour aller plus loin et toucher à la sphère de la domotique. En panne de standard et victime de canaux de distributions fermés, du moins en France, celle-ci peine encore à toucher le grand public. Des travaux ont déjà été conduits pour l’interopérabilité d’UPnP et du standard de bus Konnex de la domotique. A suivre, donc.

Mise à jour le 21/03/2005 : UPnP gagne en support. Désormais, les produits PowerCinema 4 de Cyberlink (OEM uniquement) et Home Theater 3 d’InterVideo proposent à la fois serveur et lecteur multimédia UPnP. A mes yeux, Windows Media Player fait figure de grand absent.