Communiqué de presse enthousiaste à l’appui, “Toshiba lance le concept HD to go”, “un concept de lecture de contenu HD pour l’informatique mobile [qui] certifie qu’un portable Toshiba à écran grand format peut afficher du contenu WMV en haute définition. Ce dernier est alors caractérisé par le logo HD to go“. Lorsque vous verrez ce logo, sachez qu’il n’a rien à voir avec le logo HD Ready que l’on voit fleurir sur les téléviseurs. Bien sûr Toshiba assure respecter les “quatres critères principaux, nécessaires pour afficher du contenu en haute définition”, à savoir un balyage 720p ou 1080i, le format 16/9, la puissance processeur nécessaire au décodage et le son Dolby Digital.
Tout cela suffit probablement pour lire des contenus WMV HD, mais probablement pas pour l’ensemble des contenus HD à venir et assurément pas que les portables Toshiba HD to go puissent prétendre au logo HD Ready. En effet, Toshiba reconnaît que ni l’écran ni la carte graphique de ses portables ne supportent le dispositif de protection anti-copie HDCP, sans lui, point de certification HD Ready. C’est clair, les équipements PC supportant HDCP ne courent pas les rues. Pour vous en convaincre, reportez-vous au dossier très complet de Hardware.fr sur le sujet.
Cela dit, je ne peux m’empêcher de regretter que, sans se rendre coupable de mensonge, Toshiba use d’une ruse marketing fortement susceptible d’induire ses clients potentiels en erreur.
[…] Le petit monde de l’informatique commence à s’intéresser à la télévision en haute définition. C’est surtout pour découvrir sous poison : HDCP. Pour mémoire, HDCP est un dispositif de protection anti-copie qui fait partie de la même architecture globale de protection des contenus multimédia que CPRM. Ses effets pervers commencent à exciter les esprits en plein débat sur le projet de loi sur les DADVSI. Tristant Nitot s’en fait l’écho. Déjà, à l’automne dernier, un lecteur de l’Ordinateur Individuel attirait mon attention sur le sujet, un précurseur en somme. […]
[…] Le premier est celui des adeptes du Home Cinéma. Ceux-ci s’interrogent sur la compatibilité des différents composants de leurs installations domestiques pour simplement pouvoir voir des images en HD. Benjamin Cherrière, dans l’OI, met en garde contre les labels “HD machin” susceptibles d’induire le consommateur en erreur [NDLA: voir aussi ce billet sur le label HD to go de Toshiba]. Et Thierry Dérouet, de 01net, de rappeler qu’il n’y a aucun moyen, actuellement, de s’assurer qu’un PC, même Viiv d’Intel, ne pourra afficher des vidéo HD. De son côté, John Borland, de CNet, rappelle le fonctionnement de la protection HDCP et des problèmes qu’elle risque d’engendrer. Les commentaires associés à son article pointent du doigt le second débat autour des DRM. […]
[…] L’analog hole, ou “faille analogique”, est généralement considéré comme un point très de crispation des majors du cinéma : une fois que la copie numérique d’un vidéogramme est bloquée, par un AACS, par exemple, il ne reste plus que l’analogique pour permettre une copie privé non contrôlée. Appliquée à la haute définition, l’architecture CPSA prévoyait une diffusion analogique dégradée du signal vidéo sur un matériel de diffusion non compatible HDCP. En clair : si un téléviseur, même HD, ne supporte pas HDCP, le vidéogramme haute définition ne sera transmis, en analogique, que dans une définition de 720 par 576 au maximum, et tant pis pour la HD. Néanmoins, selon Ratiatum, plusieurs majors américaines du cinéma ont décidé de renoncer à cette limitation, notamment pour des raisons de compatibilité avec les téléviseurs HD pas vraiment HD Ready. Parmi elles, on compte Sony, 20th Century Fox, Paramount et Universal. En revanche, Warner Bros. n’a pas l’intention de renoncer à cette protection. […]