Déformation professionnelle oblige, je suis bavard. Mais j’ai bien dû m’habituer à tenir, de temps à autre, ma langue. C’est le cas lorsque j’accepte de recevoir une information sous embargo. Généralement, le schéma est le suivant : le journaliste est invité à une conférence; l’attachée de presse lui indique que les informations qu’il est susceptible de recevoir au cours de la conférence sont soumises à embargo, c’est à dire qu’il renonce au droit d’en parler jusqu’à une date déterminée. Si l’on accepte, on signe quelques papiers et zou, voilà le journaliste engagé à garder le silence pour un temps sur le sujet de la conférence.
J’ai déjà “contourné” des embargos. L’an passé, lors de Macworld Expo, Adobe a présenté à la presse, sous embargo, la future suite graphique CS3. Las, l’éditeur en présentait parallèle de nombreux éléments sur son stand. Pour évoquer tout de même la CS3 dans Univers Mac, j’ai assisté à l’une de ces présentations afin de croiser les infos : mon article s’est limité aux infos rendues publiques par Adobe sur son stand.
Aujourd’hui, j’ai reçu un communiqué de presse de DisplayLink qui semble préparer une annonce pour Macworld Expo : je suis invité à “découvrir ses nouvelles technologies”. Pour mémoire, DisplayLink a développé une solution logicielle permettant d’utiliser plusieurs moniteurs via les ports USB d’un ordinateur. Mais voilà, je n’ai pas le droit d’en dire plus : la première ligne du communiqué mentionne “INFORMATIONS SOUS EMBARGO JUSQU’AU 14 JANVIER 2008”. Cruel dilemme : dois-je me taire ? puis-je parler ?
L’agence de relations presse de DisplayLink arguerait sûrement du fait que, lisant la première ligne du courriel, j’aurais dû arrêter la lecture et que le fait de lire la suite du courriel vaut acception tacite de l’embargo. Mais n’est-ce pas un brin capilo-tracté ? En l’état, je trouve la démarche cavalière… et limite malhonnête : l’agence escompte-t-elle vraiment que personne ne crache le morceau alors qu’aucun journaliste destinataire du courriel n’a explicitement accepté de tenir sa langue ?
Tant pis, je me lance et je crie haut et fort : DisplayLink prépare un truc pour Macworld Expo, la semaine prochaine ! Quel truc ? Allez savoir… 😉
Je sais pas si le contenu de la news était si succint, mais il y en a qui en parle déjà 😉
http://www.iclg.com/actualites.asp?cid=1839575&ident=0&ckc=1&cks=0
Après il me semble que ce genre de produit éxiste déjà non ? J’ai souvenir d’avoir vu passer ce type de news, il y a quelques mois…
CLG a repris l’info à partir de l’actu MacGé qui relayait mon post : http://www.macgeneration.com/news/voir/128375/six-ecrans-sur-mac-en-usb-ou-en-sans-fil
foireux…
[…] Comme prévu, DisplayLink présentait ses solutions d’affichage multi-écran pour Mac sur le salon Macworld Expo. La solution présentée était au stade de la bêta. Cela ne l’empêchait pas d’être pleinement fonctionnelle et plutôt impressionnante : à l’usage, rien de ne laisse imaginer que les moniteurs – 4 ici, sur un Mac Mini – sont connectés en USB plutôt sur les sorties vidéo d’authentiques cartes graphiques. D’ici à la version finale, DisplayLink entend travailler notamment à l’optimisation de son code : s’il faut compter entre 2 et 3 % d’utilisation CPU pour chaque affichage 1280×1024 pixels en “bureau”, la consommation de ressources bondit à 20 voire 30 % lors de la lecture d’une vidéo. C’est encore un peu trop. […]
Désolé, j’y connais rien. A quoi ça sert de définir un embargo ? C’est quoi la stratégie sous-jacente ? Pourquoi l’auteur d’une info qui demande l’embargo ne fait pas sa com. au moment où il est d’accord que l’info circule ? Des exemples concrets ? Merci pour ces éclaircissements.
@soky: les entreprises et leurs agences de communication souhaitent parfois fournir des informations aux journalistes en amont de leur diffusion générale officielle. A charge pour les journalistes concernés d’accepter de tenir leur langue et leur plume jusqu’à une date et une heure définies dans le cadre de l’embargo. Il y a plusieurs manières de procéder. Par exemple, on convie les journalistes visés à une mini-conférence privée; là ils signent un accord avant de participer et de recevoir les infos. D’autres placent les infos sur un serveur FTP ou HTTP privé; leur téléchargement vaut acceptation de l’embargo.
Ok mais ça n’explique pas pourquoi l’annoncer a l’avance si les autres doivent se taire. Autrement dit, si j’ai quelque chose de confidentiel avant une date clé, je ne vais pas en parler à d’autres… a fortiori a des journalistes. Je vois bien l’intérêt de réserver l’info à une niche mais pas de l’embargo.